Esquisse des trajectoires biographiques et circulation des connaissances auprès des paysan.ne.s engagé.e.s dans des pratiques agroécologiques

 

Diplômée d’un Master en Sciences Humaines et Sociales, en Sociologie parcours Problèmes Sociaux et Politiques Urbaines à l’Université de Bordeaux, Cyrielle Vaillant a mené un stage au Centre Émile Durkheim dans le cadre de sa formation universitaire du 28 janvier au 31 juillet 2020 au sein de la recherche TRANSAGRINA. À l’issue de cette collaboration, elle a élaboré une recherche exploratoire autour des questions d’appropriation et de diffusion du modèle agro-écologique en Nouvelle-Aquitaine. Les paysans et paysannes du corpus de l’étude ont en commun d’être des acteurs et des actrices d’un modèle d’agriculture alternatif. Puisqu’il semblerait qu’au-delà d’être des paysan.ne.s pratiquant l’agroécologie, il y ait une volonté d’exercer un nouveau rapport au savoir agronomique, qui transcenderait le simple fait d’être identifié comme des acteurs et actrices de « l’alternatifs ». Un mouvement de « paysan-chercheur » prend forme au cœur de différentes sphères de partages de connaissances dans le monde agricole. La place de plus en plus grande du terme « agroécologie » dans les débats publics et politiques pose la question de l’appropriation et de l’application de ce nouveau modèle agricole écologisé. Les paysans et paysannes œuvrent dans cette recherche de savoir agro-écologique par une construction continue et partagée, qui redessine dans un même temps les espaces de légitimités et d’autonomie décisionnelles. Les défenseurs de la « voie paysanne » sont appelés à renforcer leurs luttes par des chemins de co-construction et de collaboration avec les intermédiaires et scientifiques pour faire entendre les connaissances de la terre. Ils / elles sont des « paysan-chercheur » qui prennent à contre-pieds l’agriculture conventionnelle pour adapter leur recherche à la pratique de leur « nouveau » métier de paysan.